L’ouverture de la suture palatine médiane obtenue par expansion maxillaire rapide (EMR) s’accompagne de modifications structurales ou positionnelles dans les dimensions transversale, verticale et antéro-postérieure. Une rotation horaire du plan mandibulaire est généralement observée. Ces changements peuvent directement ou indirectement affecter d’autres structures du complexe crânio-facial, dont les articulations temporomandibulaires (ATM).
Le but de cette étude était d’évaluer l’impact de l’expansion maxillaire rapide (EMR) sur la position des condyles, les disques articulaires, l’espace articulaire et la relation interarticulaire chez les patients en croissance.
Deux évaluateurs indépendants ont interrogé de façon systématique, jusqu’en mai 2018, avec consultation d’alertes jusqu’en octobre 2019, neuf bases de données électroniques : PubMed, Scopus, Web of Science, Cochrane, Lilacs, Science Direct, OpenGrey, Google Scholar et ClinicalTrials. Ils ont identifié les articles consacrés aux effets de l’EMR sur les ATM, évalués par IRM, tomodensitométrie ou tomographie à faisceau conique. Une recherche manuelle supplémentaire a été menée pour identifier d’autres publications pertinentes. Aucune restriction de langue ou de date de publication n’a été appliquée.
Le tri des articles par titre et résumé, ainsi que par lecture du texte intégral, l’extraction des données et l’évaluation de leur qualité méthodologique ont été effectués indépendamment par les deux premiers auteurs. Les désaccords ont été résolus par une réunion de consensus et, le cas échéant, par la consultation d’un troisième auteur.
L’évaluation du risque de biais a été effectuée à l’aide de l’outil de la Collaboration Cochrane pour les études cliniques contrôlées et de l’outil d’évaluation de la qualité des études avant-après sans groupe témoin du National Heart, Lung and Blood Institute (NHLBI).
Des 4 303 études identifiées par la recherche bibliographique, seules huit répondaient aux critères d’inclusion et ont été incorporées dans l’analyse qualitative. Parmi celles-ci, deux étaient des études cliniques contrôlées avec un risque de biais incertain à élevé. Les autres études présentaient un risque de biais faible à modéré.
L’expansion maxillaire rapide chez les patients en croissance
est capable, à court terme, de modifier la relation condyle-fosse mais ne modifie pas la position ou la forme du disque articulaire.
Les résultats ont montré que l’EMR utilisée chez les enfants et les adolescents favorisait le remodelage de la tête et/ou du col du condyle, la modification de l’espace articulaire et de la position condylienne et le maintien d’une meilleure symétrie entre les condyles. Elle n’entraînait aucune modification de la position ou de la forme du disque articulaire.
Les auteurs concluent que l’EMR chez les patients en croissance est capable, à court terme, de modifier la relation condyle-fosse mais ne modifie pas la position ou la forme du disque articulaire. La symétrie de la relation intercondylienne est maintenue ou améliorée. Bien que le score NHLBI montre un risque de biais faible à modéré, la pertinence clinique des résultats de cette revue systématique est limitée, comme le montrent les scores Cochrane et Grade.
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